• La lecture de JMarc DESANTI, enseignant.

     

    « (...) Avec précaution, j'ai ouvert la première page puis, sans interruption aucune, j'ai lu jusqu'à la conclusion : « ... et je compris soudain le signe heureux des dieux... il était d'espérance... La France -un jour- pareil ! »

    J'ai vu se dérouler le film douloureux et tendre de la patrie charnelle. J'ai pu ressentir combien pour Jean-Luc, le terrien, « la forêt était son poumon », combien il avait besoin des orties et des ronces pour mêler Valmy à Jérusalem, Charlemagne à De Gaulle, le druide et la fleur de gui à Durandal...J'ai mesuré l'émotion éprouvée en évoquant « le panthéisme patriotique » d'Hélène, l'institutrice de la boue, du froid et des saisons des contrées austères. J'ai dégusté la mémoire oubliée dans ces quelques lignes : « J'observais ce monde qui me devenait familier avec un intérêt presque anormal : insectes, animaux sauvages... Je guettais cette vie comme le prolongement de <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la mienne. Je">la mienne. Je</st1:PersonName> pouvais rester perché sur un arbre - au sommet de la colline - dominant le village, durant des heures. »

    J'ai retrouvé l'héritage Heideggérien : « Les chemins de terre ont de bien singuliers destins. Certains s'égarent vite dans les bois ou les hautes futaies...  Le promeneur distrait glissera vers la pente facile, pour s'étonner penaud d'avoir été perdu. »

    Jean-Luc nous rappelle que la nature n'est pas une chose posée seulement vouée à <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la contemplation. C'est">la contemplation. C'est</st1:PersonName> dans la mesure où l'on aime le terre que l'on aime <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Terre. Comme Maître">la Terre. Comme Maître</st1:PersonName> Martin il couple « les chemins qui ne mènent nulle part » et « l'acheminement vers la parole » : « accepte de cheminer sur les sentiers passionnants de la pensée humaine ».

    Il faut se perdre, s'isoler hors des sentiers battus, se couper des apparences, des mondes factices, des spiritualités enivrantes pour se retrouver penseur en quête d'une réalité toujours dissimulée. Il faut fouiller, fureter, aller voir derrière, redécouvrir le sens sacré du savoir au hasard « d'une carte de géologie ou d'Histoire de la France de Vidal ».

    Je m'aperçois en écrivant que je vous parle d'une vertigineuse méditation poétique car si ce grand petit livre est une invitation à la philosophie politique, notamment à l'humanisme, l'ontologie ou l'aliénation, il nous transmet la fraîcheur de Pagnol et la profondeur d'Hölderlin. C'est la sa force surprenante et, je le crois, la source de sa durée. (...) »


  • Commentaires

    1
    Jean-François Moladr
    Lundi 6 Octobre 2008 à 13:43
    Maginfique commentaire !
    Merci pour ce commentaire magnifique qui restitue si bien l'ambition et la beauté de ce livre. Jean-François.
    2
    Marie
    Mardi 7 Octobre 2008 à 12:50
    De la beauté
    Au fond Jean-François exprime que je voulais dire. Je me demande une chose concernant ce commentaire exceptionnel : s'agit-il d'un extrait d'une critique parue dans la presse ? J'aimerais lire l'intégralité car je pense que l'on peut mieux comprendre encore l'étendue de la portée du livre de Jean-Luc Pujo.
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